Dans les coulisses de la création collective


Chaque année, les apprenti·es de 2e année se confrontent à l’exercice de la création collective. Sous le regard expérimenté d’un·e metteur·euse en scène invité·e par l’Académie Fratellini, iels ont quelques semaines à peine pour monter un spectacle qui sera présenté à un public. Cette année, c’est Maroussia Diaz Verbèke qui endosse le rôle de regard extérieur, et c’est le Théâtre Silvia Monfort qui accueille les représentations !
À un mois de la première, nous sommes allé·es à la rencontre des apprenti·es pour en savoir un peu plus sur ce qui nous attend.
D’où êtes-vous parti·es ? Où en êtes-vous ?
On s’est demandé si on choisissait un fil rouge, un thème global, ou si on partait de rien. On a pris des temps communs pour réfléchir ensemble, on a fait des listes de thèmes qui nous passaient par la tête… Ce qui est ressorti c’est « Moyen-Âge », « Dîner de famille », « 1001 raisons d’arriver en retard »…
En tous cas, il y a un repas, des chaises, des couverts, un roi… Et un fou… Parmi 1000 personnes. On parlera de lampadaires aussi. Et d’abat-jours. On est dans l’absurde. Il y aura du cirque… Des flash mobs aussi. Des costumes à l’ancienne, médiévaux dans l’idée, mais nous ne sommes pas historien·nes, c’est une libre interprétation !
Parallèlement, on a cherché des éléments de décors, on a pris les choses qui nous faisaient rire comme des tigres en peluche et un énorme marteau. On a fait des improvisation. Des thèmes sont ressortis dans les différents tableaux comme la mort, la famille…
On a pris quinze minutes pour écrire de petites saynètes. Et puis on a fini par un bout à bout.
Quand et comment vous accompagne Maroussia Diaz Verbeke ?
Nous avions déjà pas mal travaillé avant de montrer nos premières pistes à Maroussia. Elle interroge nos directions, nos choix et notre objectif final. Bien que ce ne soit pas une obligation dans la création collective, elle tient à ce qu’on place nos spécialités circassiennes.
Nous avons envie de faire des scènes collectives dans cette création. On a travaillé des scènes théâtrales, des chorégraphies. Maroussia nous interroge beaucoup à ce sujet. Pourquoi voulez- vous faire du collectif ? Pourquoi pas un spectacle numéro par numéro ? Elle nous invite à trouver du lien entre nos spécialités. Et à nous interroger sur ce qu’est le cirque contemporain.
Le regard de Maroussia nous apporte beaucoup, même si cela remet en question notre méthode de travail.
Mais en même temps, c’est notre rôle de jeune artiste de faire des choix en pleine conscience de ce qui nous entoure. C’est ce que Maroussia essaye de nous faire avoir en tête. Tout en ayant la contrainte du temps et la nécessité d’avancer.
Ça sert à ça un regard extérieur, à nous ramener à une réalité.
On va s’accrocher. On est ensemble, donc ça va aller.
Comment parvenez-vous à vous accorder ?
On arrive à bien s’organiser et à s’écouter. On a défini quelques règles. Un droit de veto est accordé à chacun et chacune. On a instauré une autre règle aussi, c’est « la pause » : quand l’un·e d’entre nous dit « pause », le temps s’arrête et la personne y met ce qu’elle veut dedans. Pour arrêter la pause elle dit « ok c’est bon ».
On fait en sorte de mettre en place les idées de tout le monde. Parfois, une personne arrive et dit « j’aimerais qu’on essaye ce tableau » donc on essaye.
C’est aussi beaucoup de patience et d’introspection. Quand est-ce que j’exprime ce que je ressens ? Il faut trouver l’équilibre entre la parole, le jeu, le corps. Parler peut parfois tuer ou perturber le jeu.
Donc à quoi peut-on s’attendre ?
Un dîner de famille moyenâgeux qui va partir dans tous les sens.
Ça va être cool ! Ça va être drôle !
Les apprenti·es ont encore une semaine de création à l’Académie Fratellini puis une semaine de répétitions au Théâtre Silvia Monfort. Maroussia Diaz Verbeke travaille avec elles et eux tous les après-midis pendant ces deux semaines.
Si vous voulez découvrir le résultat avec nous, c’est par ici !